Je vois déjà des nostalgiques me dire qu’ils ne veulent pas se séparer de leurs plaques bleues. Je comprends tout l’attachement qu’on peut avoir sur ce genre d’objets. Mais les nouvelles plaques ne sont pas conçues pour déplaire. En peu de temps, elles vont entrer dans votre vie et gagner rapidement une estime qui vous surprendra…

Avant de vous décrire tous les éléments de changement, je vais m’attarder sur pourquoi l’Etat du Sénégal a décidé de vous faire ré-immatriculer vos véhicules. Et non, détracteurs, cela n’a pas été décidé pour ressembler à nos voisins, ou pour vous faire débourser votre argent …

CAPP Karangë est l’intitulé court du projet de  « Modernisation et sécurisation des titres de transports, de production et de pose de plaques d’immatriculation des véhicules à moteur y compris motocycles, vélomoteurs, cyclomoteurs, tricycles et quadricycles, basé sur un système fiable et sur des supports modernes et infalsifiables».

Concernant la production des plaques d’immatriculation, pour répondre aux besoins du décret en supports fiables : c’est une société sénégalaise qui produit toutes les plaques vierges. Le système peut paraître simple, si l’on ne s’y attarde pas. Mais en vérité, elles sont toutes munies d’un code barre gravé au laser et de filigrane de sécurité (je vous explique tous les éléments en détails plus loin).

A travers la nouvelle procédure d’immatriculation, les poseurs de plaques agréés (cf: liste sur le site capp karange.sn) sont fournis en plaques d’immatriculation vierges et sécurisées. Les poseurs, eux, emboutissent les plaques et les marquent à chaud avant de les installer sur votre véhicule. Pour que le système global soit infalsifiable, les plaques vierges ont un code barre autocollant, lors de la pose, l’agent récupère cet autocollant pour suivi de la plaque. Préalablement à la pose, quand vous recevez votre récépissé qui contient le numéro d’immatriculation de votre véhicule, on vous remet ce que l’on a appelé la « troisième plaque ». C’est en fait une étiquette autocollante sécurisée (qui ne peut être décollée sans être détruite) qui contient elle aussi les numéro d’immatriculation, la marque et le genre du véhicule. Elle est identifiée de manière unique par son numéro de série (numérique et code barre pour lecture à l’œil et automatique avec le lecteur). Elle est collée sur votre pare-brise par le poseur de plaque.

Venons en au choix du numéro d’immatriculation, car qui n’a pas déjà demandé au concessionnaire ou à l’agent de la Direction des Transports Routiers (DTR) un numéro ne contenant pas de 6, ou plutôt un BG que BB ? 

Avec le système informatisé, les agents ne peuvent plus choisir la numérotation. Avant, il y avait une numérotation par région, ce qui fait, que les cartes grises étaient facilement duplicable. Une voiture pour deux voire trois cartes grises dans des régions différentes. Ce que Cheikh Omar Gueye, Directeur des Transports Routiers, appelle les doublons et triplons. Le fond de ce chamboulement, c’est la fiabilisation de la base de données de la Direction des Transports Routiers. C’est la formalisation de tous les usagers de la route. Ce qui change : une base de donnée nationale, un chiffrage initié par le système informatique, numérotation qui évoluera de manière séquentielle (AA-001-AA la première jusqu’à AA-999-AA, pour passer aux AA-001AB jusqu’à AA-999-AZ etc.).

Mais aussi une immatriculation des véhicules et non plus des titulaires (c’est avec le Numéro d’Immatriculation du Véhicule – NIV). Si vous vendez votre voiture à une personne vivant dans le même département et la même région, il n’aura pas à changer de plaques pour circuler.

Le prix du jeu des trois plaques est 29.000 F CFA, je ne peux pas terminer cet article sans parler d’argent. Car on le sait, c’est le nerf de la guerre. Les nouvelles plaques sécurisées ont un coût, certes, mais un prix fixe, arrêté, et qui sera le même où que vous décidiez de les faire poser. Fin de la spéculation autour des plaques ! Le changement a aussi du bon 🙂